Emmanuel Faye: La « révolution conservatrice », une stratégie disculpante? Mohler, de Benoist, Douguine

En 1942, un jeune transfuge suisse passe la frontière allemande dans le but de s’intégrer à la Waffen SS. Il se nomme Armin Mohler. Après-guerre, à Bâle, il soutient une thèse sous la direction de Karl Jaspers. L’auteur de La Culpabilité allemande dut regretter d’avoir accepté le parrainage de ce travail. Car il s’y agit, en découplant une prétendue « révolution conservatrice » et le national-socialisme, de disculper certains intellectuels liés au nazisme, à commencer par Carl Schmitt. Les théories et les écrits d’Armin Mohler firent leur chemin en France – longue chaîne de « dédiabolisations ». Et aussi en Russie, moyennant d’autres sinuosités [ mais ]